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N°16..
(À ce jour, la gazette a 231 destinataires)

30 mars 2011

 Bonjour à tous,
Avec le printemps, les bourgeons qui éclatent, les talus qui se couvrent de fleurs, les journées qui allongent... on en oublierait presque qu'ailleurs, dans le monde, certains démons sévissent.
La terre semble se révolter.
Nous autres, les conteurs, nous sommes là aussi pour vous en parler.
Pas avec les mots des politiques, ni avec des leçons de morale, juste avec nos petites histoires qui parfois en cachent de grandes.
Il vous suffit d'ouvrir les oreilles.
Vous pouvez croire que nous ne sommes que des amuseurs, mais vous pouvez aussi essayer de percevoir ce que les contes vous disent depuis des siècles:
"chaque humain est responsable de ses actes, et du reste de l'humanité".
.
En ce  début d'année vous avez (ou vous auriez) pu assister
à un "Petit Contoir Itinérant" et à deux soirées "Paroles Vagabondes":

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                                                " Petit Contoir Itinérant" à Prades

                      Le 26 Février, nous avons répondu  à l'invitation de l'association
"Animations Pradoises"


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Les spectateurs se sont mis en place, et...

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Jean
dont le grand-père avait un secret,
 a raconté que...

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Estelle
nous a appris que Saint Pierre
 avait bien eu du mal 
avec sa mère.

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André
nous a transportés  au Japon,  où l'amour
est plus fort que la mort !


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Isabelle
  a dit la peine de cette jeune fille
condamnée à filer et à tisser l'ortie
avant de pouvoir se marier.

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Frède
a narré le conte de ce garçon Antillais
qui jouait si bien de la flûte que c'en était
"sirop pour les oreilles, doucine pour le coeur!".

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Lisa
a conté l'aventure d'un jeune homme
avalé par une fresque.


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Nos rendez-vous "Paroles Vagabondes"

 Le premier de ces rendez-vous a  eu lieu au "Verre lisant" à Aubenas, le 18 Février:

André Duru a conté en compagnie de Yohan :

"*Quêtes et amours dans la Forêt Magique*".
Avant qu'Agathe et Gontran puissent vivre ensemble, comme ils le désirent, il leur faudra vaincre leurs doutes, puis se chercher dans les dédales périlleux de la Forêt Magique, et aussi retrouver la nièce Mauricette , et encore écarter le fiancé imposé. Mille obstacles immenses - mais savoureux pour les auditeurs-de cette longue saga aux multiples rebondissements.

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Attention: jeunes talents très prometteurs!

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Le deuxième rendez-vous s'est déroulé à "Couleur Café", à Aubenas, le 18 mars.
merci à Jo qui nous a reçus, au "pied levé".

Lisa Baissade était accompagnée à la guitare par Vincent Brescia

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"Amadi, ou la quête du vent"

Et si le vent disparaissait ,que seul un homme,
conteur de son état, s'en souvienne et décide de partir à sa recherche ?
Sur son chemin il fera quelques rencontres,
assistera à d'autres disparitions, tout cela le conduira bien loin...


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                             Nos prochains rendez-vous:
                    
 "Paroles Vagabondes":

     Les prochaines soirées se dérouleront à "Couleur Café", à Aubenas.

Le 15 avril à 20h :
Alain Jahan et André Duru mêlent leurs textes et leurs fables.

Le  20 mai à 20h :
 
« DRÔLES d'OISEAUX »
 contes mêlés de flûte  (et flûte mêlée de contes) par Carole Feuillant et Jeanne Menassé
.

Le 17 juin à 20h:
Nous attendons une confirmation.


"Petits Contoirs Itinérants":

Le 29 avril à 20h30 : Gravières, "salle de Langlade"(au dessus de l'église).

Le 4 juin  à 20h30:  au "Rousset du lac" à Saint Cirgues en Montagne.

Le 8 août à 20h30:  au château de Craux, à Genestelles.
 


Festival d'été :




L'organisation du festival
"Contes et Musiques en Volane"
suit son cours.
Toutes les bonnes volontés pour nous aider
pendant les trois jours
seront les bienvenues.
Nous contacter.
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                      Témoignage:


             Une nouvelle rubrique, ouverte aux conteurs de l'association, ou aux autres.

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                                                  SUR LE CHEMIN  DU CONTE  

            Histoire de me raconter mon histoire, je vais essayer de me retourner sur mes pas de conteuse débutante...Pour voir le chemin accompli, simplement .

Quand je suis venue à Lyon prendre ma retraite, j'ai souhaité concrétiser un désir ancien et  vivace: dire des contes.
Bien sûr j'ai vite saisi une occasion: une soirée -contes, organisée par les femmes du centre social de Vaulx en Velin.
Là une conteuse professionnelle est chargée de conter ses histoires,tandis que des femmes marocaines osent simplement dire dans leur langue d'origine (traduite sur place) les récits qu'elles ont retenus de leur enfance- précieuses racines.
C'est vivant, généreux; sans aucune affectation.
Assurément, je fus la plus coincée ....
Au moins j'ai fait face au public, je suis allée au bout de ma «randonnée» et  me suis sentie dans un ensemble d'échanges.
Ce jour-là j'admire les femmes marocaines, rieuses et décidées à prendre la parole- une nièce  est venue de Montpellier pour assurer leur traduction en direct.
Quelle organisation ! Il y a du bonheur, leur corps le traduit. Pas le mien...

Mais aussitôt je prends langue avec la conteuse professionnelle et 2 mois plus tard je fréquente les séances de formation qu'elle conduit .
Soulagement d'avoir trouvé un lieu pour apprendre avec d'autres, accompagnées par une conteuse expérimentée.
Puis j'entre en relation avec l'Association des Bibliothèques des Hopitaux de Lyon (ABHL) qui anime un groupe de conteuses bénévoles. Grâce à ce réseau je suis très vite orientée vers un hopital pour aller conter devant des malades très affectés: coma, paralysie, accidents de la route...
C'est une double épreuve: oser débuter dans le conte, fréquenter ce monde de la souffrance concentrée.
Mais je ne suis jamais seule, car nous accompagnent, nous encouragent les«vieilles conteuses», celles qui constituent ce groupe des bénévoles depuis belle lurette. Chapeau Françoise, Noëlle !!!

Pourtant au début, elles m'aident autant qu'elles me dérangent ces «copines je sais tout faire»! Non seulement elles content mais elles vont aussi chercher les malades couchés dans leur chariot.
Je suis ahurie de cette confusion des genres, surtout quand l'auxiliaire médical nous lance en désignant les malades intranquilles «Alors, ils sont sous votre responsabilité jusqu'à 17h !»
Je maudis alors leur esprit de dévouement et autres vertus...oui, c'est un peu brouillon.... mais elles m'ont appris  autre chose d'important: le corps et même les corps malades, cela ne les rebute pas, elles!

Mon désir de conter touche une de mes limites, je sors parfois de cet hôpital le coeur en berne, les oreilles blessées par les cris insolites des gens qui reviennent douloureusement à la vie.

Non, conter ce n'est pas fuir le réel pour atteindre le merveilleux. Conter c'est aussi marcher sur des sentiers nouveaux, main dans la main avec des personnages inconnus, parfois inquiétants par leur fragilité, qui étrangement dévoile la vôtre. Etrange paradoxe ....

                                                                                          
            
                                                 Jeanne  Ménassé, membre de "La salamandragore".



                                 Un petit pour la route?
                                                     Le choix de Jeanne

                                      LA SOUPE AU CHOU ET AU LARD GRAS

Tout au long du jour Jaskarcek  arpente les rues,  balloté par le vent glacial il tend la main…. mais les rares piécettes qu’il reçoit ne peuvent apaiser cette faim qui ne le quitte pas.

Ah ! je donnerais volontiers… 10 ans de ma vie pour manger un bol de soupe chaude.

Or, un jour, comme il arrive devant une auberge, un appétissant fumet de soupe au lard et au chou frappe ses narines. Vite, il pousse la porte et entre.

En voyant ce mendiant l’aubergiste fait un bond:

 - Que veux-tu manant ?

- Me réchauffer un peu, tiens pardi! Juste me réchauffer devant ces flammes répond Jaskarcek en tendant ses deux mains  vers la cheminée.

 - Approche –toi un instant, mais dès que tes guenilles auront séché tu disparais !

Le mendiant s’assied dans l’âtre et profite des flammes et du parfum de la soupe! Cela le tient tranquille un moment tandis que l’aubergiste le surveille du coin de l’œil.

Ce pendant la faim se réveille et le pauvre demande timidement:

 - N’aurais-tu pas quelque chose à manger ?

 - Il reste bien un croûton dans la huche. Tiens !

 Le pauvre homme grommèle un merci sans pouvoir entamer le quignon desséché.

 - Un peu de soupe l’aiderait à passer…

 - Quelle  soupe? proteste l’aubergiste rouge de colère.

 - Celle qui chante dans ce chaudron là..

 - Ce n’est point de la soupe, mais le linge qui bout..

 Le pauvre hère reste sans voix devant une telle mauvaise foi.

 - A présent que la chaleur t’a rendu la parole, tu peux partir. La pluie a cessé et moi je dois balayer ! Allez…Que veux- tu encore ?

 - Etre propre moi aussi !   répond  l’homme en arrachant ses guenilles. Il les plonge  avec force dans le chaudron. Et il ajoute:

 - Lorsque ta lessive sera terminée, je viendrai les chercher. C’est tout mon bien. Puis il sort dans la rue, nu comme un ver.

 Et tout fier du bon tour qu’il vient de jouer, Jaskarcek éclate de rire et retourne dans la rue, le froid et la misère.

                                               CONTES GOURMANDS  (conte de Roumanie)

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"La Salamandragore" compte deux membres de plus, conteurs amateurs:
Elodie Blanc, de Mazan et François Chaumont.
Nous sommes donc maintenant 16.


A bientôt pour une nouvelle gazette,
n'hésitez  pas à nous faire part de vos suggestions.

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