La
gazette
de la Salamandragore |
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N°15
La Salamandragore, association loi de 1901, La Mothe 07530 Antraigues
(La gazette de la Salamandragore» a, à ce jour, 208 destinataires)
(17 janvier 2011)
Bonjour à tous!
Tout d'abord
nous vous souhaitons une très belle année 2011,
pleine de
fantaisie, de petits et de grands bonheurs et de saines révoltes!
Cette année sera celle de notre premier festival, qui, nous l'espérons, inaugurera une longue série :
"Festival Contes et Musiques en Volane"
Le nombre des membres de l'association
augmentant,
la quantité de matière grise augmente proportionnellement :
vous allez donc, dans cette gazette, découvrir une nouveauté, initiée par notre "webmaster" André:
les rendez-vous "Paroles Vagabondes".
Les petits contoirs itinérants continuent
évidemment à sillonner l'ardèche.
Alors rendez-vous très bientôt pour de nouvelles "conteries"!
Les nouveaux membres de l'association:
Nous sommes maintenant quatorze.
Deux nouveaux arrivants se sont joints à nous au mois de décembre:
Antoine Rotival
de Grospierre, le plus jeune conteur de l'association
Michel Créqui d'Uzer, un grand voyageur qui conte depuis bien longtemps déjà.
et toujours:
Lisa, Isabelle, Babeth, Florence, André, Guilaine, Jean-Marie, Jocelyne, Amalia, Estele, Jeanne, Danièle.
Suite à notre assemblée générale du 13 janvier, le nouveau bureau a été ainsi constitué :
Présidente : Lisa BAISSADE
Vice-présidente : Isabelle COHEN
Trésorière : Florence CURT
Secrétaire : Babeth SORENSEN
Secrétaire-adjoint : André DURU
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Le nouveau bureau, sans Florence, qui était clouée au lit. |
Le "petit contoir itinérant" du 4 décembre à Uzer:
Nous avons été accueillis chaleureusement dans la salle des fêtes par l'association "l'oiseau lyre" qui gère la bibliothèque d'Uzer.
C'est Michel Créqui , membre de cette association, qui nous avait invités.
Il a profité de l'occasion pour nous annoncer
qu'il rejoignait La Salamandragore ,
ce qui nous a tous réjouis.
Merci pour le vin chaud qui a suivi et a été
très apprécié par tous.
Les conteurs
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Christian a interprété un conte "à sa façon" (très théâtralisé ! ) |
Stéphane, un spectateur qui s'est joint à nous pour conter |
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Antoine, faisait ses débuts de conteur en public |
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L'ami Michel qui nous avait invités |
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Lisa avec Vincent à la guitare |
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André nous
a transportés dans des temps anciens, entre moines et duchesses... |
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Vincent Buscia a accompagné les conteurs |
Prochain petit contoir itinérant à Prades le 26 février à 20h30 dans la salle des fêtes |
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Propos sur le conte.
Pourquoi faut-il raconter des histoires ?Est-ce donc pour donner à voir ? Pour donner son point de vue ? Pour prévoir ce qui arrive ? Pour comprendre ce qui se passe ? Pour dresser une carte des possibles? Pour enseigner ? Pour informer ? Pour expliquer le monde ? Pour transformer le monde ? Pour agrandir la connaissance ? Pour faire visiter des pays inconnus ? Pour faire connaître des gens ? Pour faire vivre des situations étonnantes par la pensée ? Pour leur faire entrevoir leur naissance possible en dehors d’eux-mêmes, de leur prison ? Pour former les esprits ? Pour structurer les cerveaux ? Pour gagner sa vie au jour le jour ? Pour repousser sa mort de matin en matin ? Ah ! La ruse de Shéhérazade, le stratagème nuit à nuit ! Toi, Shéhérazade, peut-être ? Mais de quel sultan ? Pour dire ce que l’on a sur le coeur ? Pour se soulager ? Pour recracher les mauvaises idées, les réflexes brutaux, tous les mensonges inculqués ? Pour se débarrasser d’un secret trop lourd ? Pour transmettre un secret précieux et bien gardé ? Pour révéler une vérité cachée ? Pour raconter des souvenirs ? Pour dire ce qui a eu lieu et comment ? Pour passer le temps ? Pour divertir ? Pour émouvoir ? Pour tenir en haleine ? Pour le plaisir de dire, de parler, de tchatcher ? Pour s’écouter et se voir parler souverain ? Pour profiter de la vie ? Pour montrer ce qu’on voit ? Pour montrer ce qu’on ne voit pas ? Pour montrer ce qu’on voudrait voir et qu’on ne verra jamais ? Pour relier ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas ? Les conteurs les meilleurs sont aveugles, dit-on ! Pour chasser les mensonges et les mouches tsé-tsé ? Pour échapper aux trames, aux trappes, aux pratiques et habitudes ancestrales, aux réflexes anciens qui alourdissent et paralysent ? Pour sortir des cercueils plombés et respirer à l’air libre ? Pour, comme des momies, se désenvelopper des longues bandelettes enroulées sur des mètres ? Pour remonter à la surface et germer à nouveau ? Pour sortir du béton dans lequel on nous coule ? Pour s’extraire des films, où, imbéciles heureux, nous ne jouons que les esclaves ? Pour émerger avec les émergents ? Pour venir à la vie et vivre…vivre en vrai, vivre enfin, vivre toujours ? Ou pour quelle autre raison, dites-moi ?.... André Benedetto. (extrait de « Pourquoi faut-il raconter des histoires » T1, Autrement, 2005 ) |
Un petit pour la route? La conférence des papillons (le choix de Babeth)
Derrière la lucarne ouverte, ils aperçurent une bougie qui brûlait dans le noir profond. Ils s’émurent, s’éberluèrent. Ils
n’avaient jamais vu qu’en songe de semblables
lueurs Sur la branche basse d’un arbre ils s’assemblèrent, frémissants. - Oh sa beauté ! se dirent-ils. - Oh sa droiture, sa noblesse ! - Sentez-vous comme cette flamme nous appelle ? dit le plus vieux. Dans ce monde obscur où nous sommes, c’est la lumière de l’amour. Nous l’avons vue, et désormais nous ne pourrons vivre sans elle. L’un d’entre nous doit l’approcher et ramener de ses nouvelles. Elle est notre rêve vivant.
L’un d’eux fut donc à la lucarne. Il se
posa sur le rebord.
La flamme eut un frisson menu. Il s’effraya, revint en hâte, décrivit la chose aperçue :
Le vieux soupira, il lui dit : - Tu n’as pas approché la flamme. Que
peux-tu savoir de sa
vie, On envoya un autre expert. Celui-là franchit bravement le
seuil obscur de la lucarne, effleura la pointe du feu, et s'en revint à la nuit fraîche en braillant qu’il s’était brûlé. - Insuffisant, grogna le vieux. Nous voulons en savoir davantage.
Un troisième, ivre de passion, s’en fut
sans qu’on le lui
demande. On vit de loin ce compagnon un bref instant éblouir l’ombre.
- Lui seul sait ce qu’amour veut dire, murmura le vieux papillon. Il a eu, c’est incontestable, des nouvelles de son aimée.
© Henri Gougaud |
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